Artículo traducido al francés (Fuente: http://www.mapuexpress.org/?p=6053)
La justice détermine l’innocence de Relmu Ñamku en procès contre une entreprise pétrolière
“Non coupable” fut le verdict lu par la présidente du jury populaire se référant à Relmu Ñamku qui a été accusée de “tentative d’homicide” alors qu’elle tentait de résister à une expulsion de ses terres. La salle a retenti d’applaudissements et immédiatement Ñamku a embrassé son compagnon, Martin Velazquez Maliqueo, qui était aussi sur le banc des accusés (et qui a été acquitté).
Mauricio Rain aussi fut déclaré “non coupable” (il avait été accusé de dommage aggravé). Dans la rue, Relmu a affirmé: “aujourd’hui, plus que jamais, nous allons défendre chaque centimètre de territoire. C’est un triomphe pour tous les peuples indigènes qui luttent et s’organisent en Argentine”.
Amnistía Internacional @Gustavo Figueroa
Relmu Ñamku étreint le Werken (porte-parole) Martin Maliqueo après l’acquittement
La communauté de Winkul Newen résiste à l’avancée des entreprises pétrolières sur son territoire ancestral depuis plus d’une décennie. En raison des différentes actions de résistance menées à bien, la communauté a souffert d’innombrables expulsions, de perquisitions en pleine nuit et d’une militarisation constante de ses espaces culturels et de ses pâturages. L’appareil judiciaire a été un outil d’agression supplémentaire de la part des entreprises pétrolières.
“Durant plus de 3 ans, Relmu et la commuanté Winkul Newen ont été menacées avec un procès judiciaire qui a démontré aujourd’hui ne pas avoir de fondement. Comme nous l’avons souligné tout au long du procès, l’utilisation d’un procès pénal pour instruire en justice, menacer, intimider les défenseurs des droits de l’homme -entre eux les leaders indigènes- viole les droits de l’homme des peuples indigènes et compromet la responsabilité internationale de l’Argentine” indique Mariela Belski, directrice exécutive d’Amnesty International Argentine.
Relmu Ñamku innocente
Le huitième jour d’audience a démarré avec les instructions de la juge au jury populaire (des douze jurés, six sont Mapuches). Il y a eu presque 2 heures d’explications techniques. Après l’ajournement, le jury a délibéré. Ils avaient 48 heures pour délivrer le verdict “coupable” ou “non coupable”.
Ils devaient se prononcer sur la “tentative d’homicide” de Relmu Ñamku à la magistrate Véronica Pelayes (demandé dans la requête).
Le procureur Sandra Gonzalez Taboada a également initié le procès avec cette accusation, mais elle l’a changé un jour avant la sentence en “lésions graves”. Le même procureur a renoncé à accuser Maliqueo et a inculpé Rain de “dommage aggravé”.
À 14H20, l’audiance a repris. Après dix minutes, le jury est entré et la présidente a lu le verdict. Relmu Ñamku fut déclarée “non coupable” de tentative d’homicide (qui prévoyait une peine jusqu’à 15 ans de prison). Dans la salle d’audience, il y a eu des applaudissements, des étreintes et des pleurs.
Depuis la rue (qui suivait le procès à travers une retransmission du réseau national des médias alternatifs), on entendit des cris de joie et des coups de claxons. La plus grande crainte (une peine de prison) était dissipée.
La présidente du jury a lu la seconde accusation. Ñamku a été reconnue coupable de dommages simples avec une peine mineure (les avocats de la communauté ont prévenu qu’ils feraient appel). Enfin, Rain, pour la troisième charge a été déclaré “non coupable”.
Martin Maliqueo a demandé la parole au juge. Avec la voix entrecoupée, il a dit: “c’est un jour historique pour le peuple mapuche. Il est resté clair que nous sommes innocents et aussi que l’injustice dont nous souffrons…”. Le juge l’a interrompu, il lui a dit qu’il ne pouvait pas s’étendre dans le tribunal et qu’il devait terminer en une phrase. Maliqueo a regardé le procureur Gonzalez Taboada “vous devez des excuses au peuple mapuche (le juge lui disait d’arrêter de parler), vous nous avez poursuivis durant 3 ans sans preuves. Vous nous devez des excuses.”
Le procureur Taboada s’est levé immédiatement et s’est retiré de l’enceinte du tribunal.
Les Mapuche se sont étreints avec Nora Cortiñas (mère de la place de mai, ligne fondatrice) et avec leurs familles. Un cris retentit dans la salle: “Mari chi weu! Mari chi weu! Mari chi weu!” cri historique qui signifie “ 10 fois nous vaincrons”.
Relmu Ñamku affirma: “justice est faite, depuis le début nous avons dit que c’était un procès injuste et nous avons dénoncé la complicité du pouvoir judiciaire avec le secteur pétrolier”. Les larmes aux yeux, elle a appelé à travailler à l’union des peuples indigènes. C’est un triomphe du peuple pauvre qui lutte, nous rendons plus fort le peuple mapuche et les organisations sociales. Plus que jamais, nous défendrons chaque mètre de territoire. “Pas un seul pas en arrière” a assuré Ñamku.
Entourée de sa famille, Ñamku dénonce les responsables des persécutions faites à sa communauté. “Ils nous ont accusés de délinquants durant 3 ans et nous ont poursuivi. Mais les délinquants sont les entreprises pétrolières et le gouvernement”.
Dario Kovosky, avocat de la communauté, signale: “le peuple a une sagesse que bien souvent la justice n’a pas. La décision des jurées est un signe d’espoir et une revendication historique pour le peuple Mapuche”. Il a annoncé qu’ils feraient appel à la condamnation de “dommage simple”.
Emmanuel Roa aussi, l’avocat de Winkul Newen, était très ému. “Nous avons pu sortir des ornières que voulait mettre le procureur et montrer tous les conflits qu’il y avait derrière le cas; L’affaire a été grossie, mais le peuple (le jury) a écouté et a su freiner la persécution qui s’exerce de manière arbitraire et capricieuse contre les peuples indigènes”.
Le jugement qui s’est déroulé à Zapala est historique parce que c’est la première fois que s’établit un jury interculturel (6 des 12 sont Mapuches). Le procureur a demandé 15 ans de prison pour un lancé de pierre (pour un homicide simple, on peut condamner à 8 ans de prison) et jamais avant on n’avait sollicité une peine si haute à une indigène dans le cadre d’un conflit territorial.
Dans la rue, à la porte du tribunal, des communautés Mapuches et des organisations sociales chantaient. “La terre volée, sera récupérée” “dehors, dehors, dehors les entreprises pétrolières” “le peuple Mapuche vit, la lutte continue et continue”.
Mari chi weu!